Le Boulevard Intercommunal du Parisis (BIP) est un projet d’autoroute de liaison entre l’A1 et l’A15, Conçu dans les années 30. Longtemps abandonné, puis ressorti des cartons en 2009, sous le contrôle du Conseil Départemental, il est assorti d’un trajet qui traverserait ou longerait huit villes. Sous l’impulsion du collectif « Vivre sans BIP », il a fait l’objet de plusieurs démarches juridiques en première instance et en appel, avec pour résultat l’annulation de la déclaration d’utilité publique approuvée par le Préfet du Val d’Oise et le blocage du projet jusqu’à ce jour.
Mais les attendus de cette décision juridique pouvaient être remis en question, car motivés uniquement par des arguments budgétaires et non par des considérations d’urbanisme ou d’environnement, et encore moins par des soucis de bien-être des habitants de l’est du Val d’Oise, déjà fortement impactés par les nuisances aéroportuaires de Roissy et du Bourget. Il a donc suffi au Conseil Départemental de « revoir sa copie » sur le budget pour pouvoir engager un recours en cassation devant le Conseil d’Etat, dont la décision, quelle qu’elle soit, sera définitive.
Le danger se précise avec la décision du Conseil d’Etat de déclarer recevable le recours porté par les autorités départementales, à la charge de celles-ci de clarifier, dans le délai d’un an à partir du 29 mai 2024, les modalités de financement du projet. Le préfet du Val d’Oise devra alors se prononcer sur l’utilité publique du projet avant que le Conseil d’Etat statue sur le fond.
Mais cela soulève une question : le label utilité publique peut-il être délivré à un projet qui dénaturerait complètement nos villes, serait la promesse d’un défilé de camions incessant entre le port de Gennevilliers et les zones d’activité de Roissy, massacrerait le peu d’espaces verts, de zones humides et de biodiversité qui restent dans l’est de notre département ? Selon les enquêtes publiques, ce seraient entre 40000 et 60000 véhicules par jour qui emprunteraient cette voie, sacrifiant la santé et les conditions d’apprentissage des 10000 élèves scolarisés à moins de 500 mètres du BIP, alors que le site même du ministère de la santé révèle les conséquences de la pollution atmosphérique sur les enfants : maladies cardio-vasculaires, asthme, leucémies… Cette raison, parmi tant d’autres, devrait suffire au rejet de la demande d’utilité publique.
Et il y a aussi d’autres conséquences qui ne sont même pas évoquées : le projet pourrait, entre autres, amener une pollution qui rendrait impropres les eaux thermales d’Enghien, entraînant en cascade la fermeture du centre thermal, des hôtels et même du casino de la ville. Ce simple exemple montre a quel point les conséquences possibles de ce projet sont ignorées par les apprentis-sorciers qui le soutiennent.
Toutes les raisons sont là pour un rejet massif du projet : de la part des populations concernées qui, à 93%, se sont prononcées contre le projet au cours d’une enquête diligentée par le collectif vivre sans BIP ; de la part des élus locaux – maires et sénateurs – des villes et circonscriptions concernées qui, à une écrasante majorité, ont manifesté leur opposition. Quant aux associations, elles ne sont pas restées inactives : marche contre le BIP et rassemblement à Sarcelles, manifestation de parents d’élèves à Garges, fêtes des voisins du BIP, parodie de relais de la flamme olympique (photo) en juillet 2023 et, le 5 octobre prochain, une simulation de ces funérailles du BIP souhaitées par la majorité des citoyens, dans une ambiance festive. Une série de réunions publiques est également programmée au cours du mois de septembre
Une série de réunions publiques est également programmée au cours du mois de septembre
5 septembre : Deuil la Barre, salle des Fêtes
16 septembre : Groslay
17 septembre, Montmorency, salle des Fêtes
25 Septembre, Sarcelles
A l’approche du dénouement, il est urgent que toutes les forces opposées aux projets destructeurs qui menacent l’Ile de France mettent tous leurs poids dans la balance pour obtenir l’abandon définitif du projet. Le Collectif pour le Triangle de Gonesse soutient sans réserve le mouvement d’opposition au BIP et appelle à participer au rassemblement du 5 octobre.